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 CLAUDE BARZOTTI   23 juillet 1953   -   24 juin 2023   

Rikounet83

Music Blog de Rikounet 83

Sarah: Notre papa était généreux, simple et extraordinaire

Le 03/07/2023

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ENTRETIEN EXCLUSIF 

Sarah Barzotti : «Notre papa était généreux, simple et extraordinaire»  

PIERRE NIZET

Sarah: «Une photo prise en janvier de papa et de notre petite famille».DR

Des milliers de personnes, connues ou inconnues, ont été touchées par la disparition de Claude Barzotti, décédé chez lui, le 24 juin, d’un cancer du pancréas. 

Ses deux filles, Vanessa et Sarah ont pu constater – mais en doutaient-elles ? – tout le bonheur qu’avait apporté leur papa à ses fans et à ceux qui le connaissaient. Elles ont entamé leur deuil.

Elles doivent surmonter ces journées difficiles, comme ce fut le cas ce vendredi après-midi, avec l’hommage que les gens ont pu lui rendre au crématorium du « Champ de Court ». Ce samedi, la commune de Court-Saint-Etienne, où a vécu le « Rital », s’attend à accueillir quelques milliers de personnes pour ses funérailles qui auront lieu à 11h du matin, à l’église de Tangissart.

Nous avons appelé Sarah, sa fille cadette. Elle a eu la gentillesse de nous parler. Elle est accompagnée de son mari, Maher, de ses filles et d’Alessandro, le frère aîné de Francesco. C’était le vrai prénom de Claude. « Nous sommes touchés par toutes ces marques de sympathie venues de partout dans le monde. Je pense qu’il n’y avait pas une personne qui n’aimait pas mon papa ».

Son papa, que retient-elle de lui ? « Il y a tellement de choses à dire que cela prendrait des jours. Je retiens sa générosité, sa simplicité. C’était un papa et un nonno extraordinaire. Tout l’amour qu’il avait pour ses petites-filles, c’est fou ».

Lui qui voulait tant avoir des garçons. « Ma sœur et moi, nous n’avons pas pu lui en donner mais je crois que s’il avait eu un petit-fils, il l’aurait gâté encore plus que nos filles ».

Il avait le cœur sur la main, dit-on de lui. « C’était plus que cela. Je regrette vraiment de ne lui avoir pas fait profiter plus de ce qu’il avait. C’était le plus grand radin du monde en ce qui le concerne. Mais pas pour les autres. Là, pour nous dire au revoir, il a voulu offrir un bijou à toute sa famille et à son meilleur ami. Lui, il n’aimait rien, il ne voulait rien. C’était la croix et la bannière pour lui trouver un cadeau pour la Noël ou pour la Fête des pères ».

 

Le petit accordéon vert

« Il avait deux folies », souligne son beau-fils. « Sa maison et les voitures. Il a gardé cette folie pour sa maison mais plus pour les voitures ». « Lui », poursuit Sarah, « il n’aimait pas les bijoux. Il aurait pu s’acheter une belle montre… mais non. Alors, on lui achetait ses costumes de scène ». Pas ceux qu’il mettait pour chanter. « Non, non, c’était ses pyjamas », acquiesce Maher. « Vers 22h, même quand il avait des invités à manger à la maison, il disait qu’il montait dans sa chambre pour mettre sa tenue de scène. Et il descendait en pyjama ».

« Oui, mais pas n’importe quel pyjama », interrompt Sarah. « Il adorait la marque Arthur. S’il n’avait pas été connu, nous aurions mis son pyjama préféré pour sa dernière tenue ». Ce n’est pas le cas. Claude porte un costume bleu. « Je suis allé la semaine dernière à un enterrement de la fille d’un ami. Mon beau-père a vu mon costume noir que j’avais acheté et il m’a dit que j’étais beau dedans. Il m’a demandé d’acheter le même. Je ne savais pas pourquoi. Puis, il m’a téléphoné et m’a dit d’en prendre un deuxième. Un bleu. Il m’a avoué quand je suis revenu à sa maison que c’était le costume qu’il voulait porter pour son dernier au revoir. Et qu’il préférait le bleu. Il m’avait aussi demandé d’acheter une chemise blanche ».

Alessandro Barzotti est à côté de lui. Il habite Milan et a partagé sa jeunesse avec son frère, à Court-Saint-Étienne. Nous lui demandons s’il a un souvenir d’enfance. Son regard s’illumine. « Il avait des problèmes aux dents, il fallait les arracher. Pour lui faire passer la douleur, nos parents ont acheté à chacun un petit accordéon vert. On n’avait pas de jouet à l’époque. Qu’est-ce qu’on a profité de nos accordéons ! Pour l’anecdote, nos voisins d’en face avaient un petit orchestre et nous entendaient chanter et jouer. Ils nous ont invités et nous ont fait chanter. À moi, ils m’ont dit : ‘Tais-toi’. Ils préféraient entendre mon frère (rires) ».

On lui dit qu’il est mieux où il est, après ces derniers mois de souffrance. « Oui, je sais, mais on ne parvient pas encore à se le dire. On l’a tant aimé ici, tant chouchouté. Il était très sincère, il ne tournait jamais autour du pot ». On lui fait remarquer qu’il aurait pu profiter de tous ses voyages qui l’ont mené partout dans le monde. « Moi, quand j’étais avec lui, je l’ai fait. Lui, il n’aimait pas ça. La première chose qu’il faisait, c’était allumer la télé dans sa chambre d’hôtel ».

« Un grand travailleur »

« Mon beau-père n’a pas fait d’études », relève Maher. « Quand il revenait de l’école avec son bulletin, il n’y avait que du rouge et un seul vert : pour la gym. Il avait fait croire à son papa qui n’avait pas non plus été très scolarisé, que le rouge, c’était bien. Que le vert, c’était mauvais et qu’il n’était donc pas bon en gymnastique. Pourtant, il était intelligent. Il écrivait sans faute et connaissait beaucoup de choses. Cela, grâce à la télévision. Il regardait les journaux télévisés de RTL et de la RTBF. Il enchaînait sur ceux de la télé italienne. Il n’aurait pour rien au monde raté les « Douze coups de Midi ». Il regardait des « Chiffres et des Lettres » et trouvait les bons comptes et les mots les plus longs. Il aimait « Questions pour un Champion ». En vacances en Tunisie, il me demandait toujours de mettre France 3 ».

Une photo datant de 2011. «Je ne regrette rien», nous avait-il dit récemment. Photo News

« Surtout », conclut le mari de Sarah Barzotti, « c’était un grand travailleur. Ses 85 allers-retours effectués pour se rendre au Canada, c’était du travail. Il a volé plus souvent et plus longtemps que les pilotes d’avion eux-mêmes. Oui, le travail. Il nous a demandé de conserver tout ce qu’il a construit… »

«Il a écrit une chanson pour son départ» 

 

Les funérailles de Claude Barzotti ont donc lieu ce samedi. « Nous tenons à remercier la commune de Court-Saint-Etienne et la police car elles travaillent beaucoup pour que cela se passe bien. On n’ose pas le croire mais ils nous ont dit qu’ils attendaient 10.000 personnes ». Soit presque le nombre d’habitants de la commune brabançonne. « Nous tenons aussi à remercier les pompes funèbres Taburiaux, le crématorium et le père Manu de la paroisse de Tangissart ».

Concrètement, explique Maher, le beau-fils du chanteur et époux de Sarah Barzotti, « c’est Claude qui vient chercher la famille à sa maison. Il n’y a pas de levée de corps. Il nous conduira à l’église. Puis, nous retournerons chez lui pendant que les gens pourront se recueillir. Il nous rejoindra ensuite et nous amènera à sa dernière demeure ». Il reposera aux côtés de ses parents qu’il adorait, dans le mausolée qu’il a fait construire. « Il y a la place pour six Barzotti : ses parents, lui et ses filles. Pour son frère aussi mais il a sa vie en Italie ».

La petite église ne pourra pas accueillir tout le monde. « On est en train de faire la liste. Il y aura la place pour 170 personnes ». Les autres pourront suivre la messe à l’extérieur où il y aura un écran géant de 2m sur 3m. « On m’a dit que des gens viendront spécialement du Canada », s’étonne Sarah. « Oui », répond-elle quand on lui demande s’il y aura des chansons de son papa. Et c’est expliqué par son époux : « Il y aura notamment une chanson que personne n’a jamais entendue. Il l’a commencée en novembre pour son départ. Ce ne sera malheureusement pas sa voix à lui car il n’a pas eu le temps de l’enregistrer. Elle s’appelle « Donnez-moi le temps ». Ce sont des paroles dures à écouter quand on sait que la personne qui l’a écrite était consciente du fait qu’elle était condamnée. Cela m’a démoralisé quand je l’ai entendue. Mais quel courage. C’est sa manière de parler de son expérience aux gens qu’il aimait bien ».

Il y aura aussi « Une chanson douce », une berceuse italo-belge qu’il a créée pour ses petites-filles. « Il y aura le « Merci », chanson qu’il a créée pour la fin de son spectacle à l’Olympia », révèle Sarah.

« Je vole » de Céline Dion

Les deux sœurs ont choisi des chansons qui leur tiennent à cœur ou d’artistes que Claude appréciait. C’est le cas de « I Giardini di Marzo » de Lucio Battisti. « Il y aura aussi une chanson de Céline Dion, « Je vole » car elle a fait les premières parties de Claude quand elle était jeune. René, son mari, lui a souvent demandé d’écrire des chansons pour elle », rappelle son beau-fils. Bien sûr, il y aura de nombreuses personnalités de marque. On cite les noms d’Enzo Scifo, de Lou Deprijk, de Michèle Torr, d’Elio Di Rupo et de bien d’autres encore…

 

 

Funérailles de Claude Barzotti samedi 1er juillet 2023 à 11h00

Le 02/07/2023

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Funérailles de Claude Barzotti à Court-Saint-Etienne : proches et fans ont dit adieu au « Rital »

Par Nicolas Dewaelheyns

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La famille, les amis et les fans de Claude Barzotti, décédé à l’âge de 69 ans, se sont réunis ce samedi matin à l’église Notre-Dame de Tangissart, à Court-Saint-Etienne, dans le Brabant wallon, pour rendre un dernier hommage au chanteur de « Madame » et « Le Rital ».

À 10h05, Frank Michael a été le premier à pénétrer dans l’église, accompagné de Michel, son beau-fils, et d’Enzo, son producteur. Alexandre Bouglione est entré à son tour. Il a été suivi du Ministre-Président de Wallonie, Elio Di Rupo. La petite église Notre-Dame de Tangissart s’est remplie peu à peu, avant d’être comble.

On reconnaissait notamment l’humoriste Richard Ruben, qui avait fait les premières parties de Claude Barzotti à L’Olympia, le footballeur Enzo Sciffo, ou encore le producteur et chanteur Lou Deprijck, accompagné de sa jeune compagne Vanessa. Les chanteurs Christian Delagrange, auteur des tubes « Sans toi je suis seul » et « Rosetta », et Claude Michel, connu pour ses succès « Juliana » et « Décalcomanie », étaient également présents, tout comme l’accordéoniste Michel Pruvost, animateur de « Sur un air d’accordéon », l’émission de Viva+.

« Là où j’irai »

 

La chanteuse française Michelle Torr, amie de l’artiste, a accompagné Alessandro, le frère de Claude, ainsi que Sarah et Vanessa, les filles du chanteur, et ses petites-filles, vers le chœur de l’église. La cérémonie d’hommage s’est ouverte avec « Là où j’irai », chanson de Claude Barzotti, interprétée en direct par la chanteuse Morgane, qui fut de longues années sa choriste. « Claude était un artiste, un paroissien et un homme bon », a rappelé le prêtre..

« Je suis fière d’être ta fille, d’être une Barzotti et de te ressembler, a déclaré Sarah Barzotti, la fille cadette du chanteur, rendant hommage à son papa. Je suis une Barzotti et je le reste. Et dans le verbe et dans le geste ! »

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« Ce silence et ce vide que tu laisses sont tellement difficiles, a ajouté Vanessa Barzotti, la fille aînée de l’artiste. Tu étais notre héros et je ne sais pas comment nous allons faire sans toi. Papa, j’aimerais te dire combien je suis fière de toi. Tu es un exemple de force et de courage pour nous tous. Nous garderons toujours en nous ton amour éternel et inconditionnel. Je t’aime, papa. Tu es l’homme de ma vie. »

Même à distance

 

La chanteuse Jeanne Manson, retenue en Israël, avait demandé que ses mots soient lus : « Claude est aujourd’hui une étoile parmi les étoiles dans le royaume de Dieu. Merci Claude pour tout ce que tu nous as donné, à travers ta voix, ainsi que tes mélodies que tu as composées avec beaucoup de grâce. Merci pour ta générosité ! Claude, tu nous berceras encore très longtemps, tu es intemporel. »

La cérémonie a également été ponctuée de nombreuses chansons : « Vole », de Céline Dion, « C’est une chanson douce », que Claude avait composée pour ses petites-filles, au moment de l’eucharistie, ou encore « Aime-moi », son tube de l’année 1990.

Plusieurs centaines de fans ont également assisté à cet hommage sur le parvis de l’église grâce à un écran géant.

Claude Barzotti repose au cimetière de Court-Saint-Etienne, dans la petite chapelle qu’il avait fait construire et où reposent déjà ses parents, Antonio, décédé en 2000, et Anna, décédée en 2004.

«J’ai été le voir quelques jours avant qu’il décède» Lou Deprijck

« Claude est mon frère, nous confie, ému, Lou Deprijck, à la sortie de l’église. Chez lui, j’avais ma chambre à côté de la sienne. J’allais le voir de plus en plus souvent ces derniers temps. Deux jours avant sa mort, il m’a dit de l’embrasser. Je l’ai embrassé. Et puis, il m’a demandé de dire merci à Dieu. Et puis, il s’est rendormi. »

Lou Deprijck

 

«J’ai été le voir quelques jours avant qu’il décède»

« Claude est mon frère, nous confie, ému, Lou Deprijck, à la sortie de l’église. Chez lui, j’avais ma chambre à côté de la sienne. J’allais le voir de plus en plus souvent ces derniers temps. Deux jours avant sa mort, il m’a dit de l’embrasser. Je l’ai embrassé. Et puis, il m’a demandé de dire merci à Dieu. Et puis, il s’est rendormi. »

 

Alexandre Bouglione

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À la sortie de l’église, nous retrouvons l’homme de cirque. « Claude était un ami de longue date. Je l’appelais de temps en temps. J’ai été le voir quelques jours avant qu’il décède. J’avais besoin de le voir ! C’est quelqu’un que j’aimais beaucoup. Claude était très simple et un grand artiste. J’ai perdu un ami. Je suis très triste. Je n’ai sûrement pas fait assez de choses avec lui. »

Michel Pruvost

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L’accordéoniste français Michel Pruvost a aussi tenu à assister aux funérailles de l’artiste. « Claude est un ami. On a travaillé très souvent ensemble. On s’est connu dans l’émission ‘La classe’ et il venait faire les variétés. Après, on est resté copains. À la télé, je l’ai toujours invité dans mon émission ‘Sur un air d’accordéon’, il a chaque fois répondu présent. C’était un des chanteurs les plus populaires. Tous ses tubes restent ! C’était important d’être là pour l’accompagner pour son dernier voyage.»

Michelle Torr

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La chanteuse française a fait le voyage de Provence pour assister aux funérailles de son ami. « J’aime Claude infiniment ! C’était un homme bon, un homme formidable. Tout le monde connaît évidemment le talent qu’il avait. Et je tenais absolument à l’accompagner une dernière fois. Je vais prier pour lui et pour sa famille. »

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Claude Barzotti CIAO le Rital ! Ici paris N°4069 du 28 juin 2023

Le 29/06/2023

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Après des années de lutte contre l'alcool et le cancer, le chanteur de 69 ans s'est éteint dans les bras de ses filles chéries....

L'Italie vient de perdre son meilleur ambassadeur. Claude Barzotti est décédé le 23 juin à l'âge de 69 ans, à son domicile de Court Saint-Etienne, entre Bruxelles et Charleroi. "Il est mort dans son lit, entouré de ses deux filles", a révélé son manager Laurent Comtat...

Pour lire la suite il faut l'acheter car il est actuellement en kiosque...

Ici paris 4069 claude barzotti ciao le rital

La voix du Nord, Pour Vincent Handrey " Claude Barzotti c'est 30 ans d'amitié"

Le 28/06/2023

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Pour Vincent Handrey, «Barzotti, c’est 30 ans d’amitié» et des chansons à la pelle

 

Claude Barzotti est décédé samedi. Une nouvelle qui a particulièrement touché Vincent Handrey, compositeur onnaingeois (personne n’a oublié Arenberg), mais aussi auteur de chansons pour « le Rital ».

Claude et vincent handrey

Une amitié de longue date.

Vincent Handrey s’était rendu chez son ami Claude Barzotti, atteint d’un cancer, il y a quelques jours encore. « Mais cette fois, lui comme moi savions que c’était la dernière fois que nous nous voyions. On est resté en tête-à-tête, on a ri, on a parlé de notre amitié », se souvient l’auteur d’Arenberg et de La Fiancée du poilu.

Sauvé de la poubelle

 

Ces deux-là s’étaient trouvés autour d’un texte qui avait bien failli passer à la trappe, parce que « Claude en recevait plein et les jetait tous ». Une amie de Vincent Handrey, Martine Alexandre, avait pourtant transmis au chanteur belge des textes de l’Onnaingeois. Jetés, donc. Et pourtant, tout à fait par hasard, l’œil de Claude Barzotti s’est arrêté sur le titre d’une des chansons inscrit en haut d’une page qui dépassait. « Il a sorti le papier de la poubelle, a adoré la chanson. Il m’a appelé et moi… j’ai cru à la blague d’un ami ! » Le fameux texte, signera la première collaboration entre les deux hommes. « On était en 1994, j’avais 25 ans, j’écrivais déjà pour C Jérôme depuis cinq ans. Il m’a mis en confiance en tant qu’auteur, moi qui suis musicien à la base ».

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Lorsqu’il venait dans le Valenciennois, Claude Barzotti montait parfois sur scène avec son ami onnaingeois.

Une collaboration devenue une amitié forte. «  Comme moi, Claude avait des origines simples. On partageait des choses ». Les liens se resserrent encore autour du titre Papa, en 1997 : « C’était une chanson d’album. Nous l’aimions beaucoup, mais je ne m’imaginais pas qu’elle serait un succès. Et on en est à dix millions de vues sur YouTube ! ».

Une signature vocale

 

Ce que Vincent Handrey retient du chanteur Claude Barzotti, c’est une tessiture de voix, « une signature vocale qui ne ressemblait à personne. Et puis c’était un grand mélodiste, comme souvent les Italiens. On n’était pas dans le romantisme mais dans l’émotion. C’était un chanteur populaire ».

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Du temps de leurs premières collaborations. «Comme auteur, il m’a mis en confiance».

Des couples se sont formés sur ses slows ; Le Rital est un tube indémodable ; jusqu’en 2019 date à laquelle Claude Barzotti avait arrêté la scène, des milliers de fans allaient l’applaudir en concert.

« Il a vendu douze millions d’albums ! Et il n’a jamais refusé un autographe, une photo. Claude avait le cœur sur la main, même s’il était timide ». Un trait de caractère qu’il a parfois caché dans les vapeurs d’alcool, même si sa famille et ses amis l’ont toujours aidé à s’en éloigner. Parmi eux, Vincent Handrey : « Claude était toujours là pour les premières de mes spectacles. Je l’invitais parfois à monter sur scène. Il était bon public, mais savait aussi me dire quand ça n’allait pas. Un ami fidèle ».

L’émotion comme moteur

 

En 2007, Claude Barzotti est invité chez son amie Dominique Cantien. Vincent Handrey l’accompagne. L’ancienne directrice des programmes de TF1 lui parle avec émotion de sa fille adoptive, Jada. « Quand on est reparti, dans la voiture, Claude et moi on s’est regardés. Il m’a dit "Tu penses comme moi ?" J’ai dit oui : on savait qu’il fallait écrire une chanson sur cette histoire touchante ». Jada deviendra l’un des titres de l’été, promu trois fois par jour par TF1.

Des anecdotes sur des chansons, Vincent Handrey n’en manque pas. « Il m’avait demandé d’assurer la direction artistique pour son spectacle à l’Olympia, en 2004. La veille de son passage, je regarde la façade de la salle, je vois son nom écrit en rouge. Je dis à Claude : j’ai une chanson. Il ouvrira son spectacle avec En lettre rouge à l’Olympia. C’était fou, sans doute un peu inconscient ».

 

Sud info mardi 27 juin 2023 LA PAROLIÈRE DE BARZOTTI  

Le 27/06/2023

ACTUALITÉ 27 juin 2023

NICOLAS DEWAELHEYNS

La capitale 27 juin 2023 p1 miniLa capitale 27 juin 2023 p24 miniAm gaspard

Deces 7

Barzotti et Anne-Marie Gaspard: 40 ans de complicité!PhN./FB

« Claude pouvait dire ce qu’il n’aimait pas dans mon texte et je le modifiais »  

 

Derrière la plupart des chansons de Claude Barzotti se cache une femme qui préfère l’ombre à la lumière :   Anne-Marie Gaspard. Rencontre... 

Avec « Le Rital », cette ancienne journaliste liégeoise est entrée dans la vie du chanteur pour ne plus jamais en sortir. Claude, lui, composait les musiques. Anne-Marie Gaspard, que nous avons retrouvée à Waremme, a écrit pratiquement l’ensemble des textes des chansons de Claude Barzotti pendant un peu plus de 40 ans. Elle lève un coin du voile sur les secrets de leur duo.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Je l’ai entendu par hasard à la radio avec une chanson. On devait être en 1980. J’étais intriguée par sa voix. J’ai noté son nom et j’ai appelé Edmond Blatchen (ancien journaliste de la RTBF, NdlR), qui est un ami et qui, à l’époque, présentait une émission de variétés. Edmond nous a mis en contact. J’ai pris rendez-vous avec Claude. Et il m’a répondu : « Ah mais moi je ne chante plus ! Ça fait dix ans que j’essaie. J’ai raccroché ma guitare. Ça n’a jamais marché et ça ne marchera jamais. » Ça m’a pris des mois pour le convaincre qu’on allait faire des chansons ensemble et qu’il devait rechanter. « Proposez-moi des choses ! », m’a-t-il dit. Je suis allée le voir plusieurs fois chez Vogue, puis après je suis allée le voir chez lui. C’était plus simple parce qu’il avait son piano !

Vous écrivez le texte du « Le Rital », Claude compose la musique…

Quand il était enfant, il avait eu des problèmes comme tous les petits Italiens. Il est né à Châtelineau mais il a cet accent italien… Parce que, petit, il est retourné vivre en Italie. Et il s’est reconnu dans mon texte. Quand les frères Célie (producteurs français, NdlR) lui ont proposé d’enregistrer un album avec la nouvelle version de « Madame », on avait déjà écrit plein de chansons. Toutes les chansons du premier album (« Le Rital », sorti en 1983, NdlR) était déjà prêtes. Aucune n’avait été enregistrée mais on continuait à se voir et à faire des chansons. Ensemble, on a écrit une chanson pour Dalida, une autre pour Ginette Reno…

Depuis « Le Rital », vous avez écrit la plupart de ses chansons. Comment ça se passait ?

Professionnellement, c’était un duo qui marchait très bien. Je connaissais bien Claude. On parlait beaucoup. Je lui proposais des idées, j’écrivais un texte. Il pouvait dire ce qu’il n’aimait pas dans mon texte et je le modifiais. Et lui composait la musique.

Il demandait parfois à modifier votre texte ?

Oui, je pense que le chanteur doit être à l’aise dans son texte. S’il y a un mot qu’il n’a pas envie de dire, ce n’est pas un problème (…) Claude a toujours été assez autoritaire, même déjà avant ses problèmes avec l’alcool.

« L’alcool m’a conduit en enfer », disait Claude…

Quand je l’ai rencontré, il ne buvait que du Coca et du café. Et au restaurant, un verre de vin. Je l’ai rarement vu boire du whisky, je l’ai surtout vu boire du vin blanc.

Vous avez travaillé avec Claude jusqu’à son dernier album, « Un homme »…

Il m’appelait parfois 10 fois par jour. On a beaucoup parlé ! Il se sentait seul et abandonné. Avec ce qu’il me racontait, j’ai écrit les chansons de ce dernier album.

 

Adieu à Barzotti le plus Rital des Belges (article DHbe lundi 26 juin 2023)

Le 26/06/2023

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CLAUDE BARZOTTI a changé pour toujours le sens du mot "Rital"

 

Le chanteur est décédé samedi, chez lui, dans le Brabant Wallon. Il allait avoir 70 ans

 

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Une carrière internationale                                                                                                         

Toutes les femmes de sa vie                     

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Le chanteur a connu mille vies que le grand public ignore parfois. ©©JC Guillaume


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L'interview testament de Claude Barzotti "Je n'ai aucun regret"

Le 26/06/2023

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VAINCU PAR LE CANCER 

L’interview testament de Claude Barzotti : « Je n’ai aucun regret »  

NICOLAS DEWAELHEYNS

Claude Barzotti n’est plus. Ceux qui le connaissaient, comme moi, l’appelaient François ou Francesco.   Son vrai prénom. Le Rital qu’il est resté s’en est allé. Comme il le souhaitait. Sur la pointe des pieds.

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Claude allait avoir 70 ans le 23 juillet. Le « crabe » l’a vaincu. Comme sa maman et son papa avant lui. Il ne s’en est jamais vraiment remis, de ces disparitions. Il est parti entouré des siens qui ne l’ont jamais lâché. Jusqu’au bout, il a pu rester à la maison et pas à l’hôpital. Chez les Barzotti, le mot famille a gardé tout son sens.

La dernière fois que je suis allé le voir, le 13 juin, mon ancien voisin était encore fier. Il était certes en fauteuil roulant mais pas question de garder le short devant un invité. Il lui fallait mettre le pantalon. Les traits tirés, il avait toujours ce regard vif qui s’illuminait quand on évoquait les souvenirs avec lui. Et pas que de sa carrière. De ces moments où il habitait Bousval, au faîte de sa splendeur. Je me souviendrai toujours de sa venue, un jour de mai, chez moi, quand il a présenté ses condoléances. Mon père était décédé. Inopinément. À même pas 60 ans. Il s’est assis dans le divan. À l’époque, Claude ne le cachait pas, il prenait un Valium par jour et au moins une bouteille de whisky. « Moi ? Tout va bien, la vie est belle », avait-il lâché.

« Je suis foutu ! »

J’ai eu la chance de l’interviewer. Souvent quand ça allait mal. Il revenait d’une énième cure pour soigner son addiction à l’alcool. « C’est la bonne », me disait-il. « Je ne bois plus d’alcool ! » Et demandait qu’on lui serve un verre de vin blanc. « François, c’est de l’alcool ! », grondait-on. « Mais non, pas le vin. Ce n’est rien », répondait le Stéphanois né à Châtelineau.

Je ne vous ferai pas l’injure de rappeler tous ses titres. Certains sont moins connus que d’autres mais probablement plus beaux. Je préfère vous parler de cet homme qui, la dernière fois que je l’ai vu, était heureux de ne pas avoir d’ennemi. « Bon, c’est vrai, il y a un artiste avec qui je n’ai jamais eu d’affinités mais je n’ai eu aucun ennemi ». Nous ne vous dévoilerons pas le nom de cet artiste très connu. Ces dernières semaines, il recevait de nombreux appels. D’Hervé Villard, de Jean Manson, de grands noms de la chanson française.

Des visites aussi. Du grand ami Enzo Scifo, d’Herbert Léonard, de Lou Depryck qui en a passé, des heures, avec lui. Pour lui remonter le moral quand il était au plus bas et qu’il broyait du noir. Car Claude était conscient de sa maladie. Il savait qu’il n’en avait plus pour longtemps. Trois mois, pas plus lui avait dit son excellent médecin.

« Pierre, je suis foutu. Personne ne le sait encore mais c’est la vérité. Même pas mes filles », m’avait-il dit un jour au téléphone, en pleurs. Pourquoi moi ? Il m’avait à la bonne mais je ne savais pas quoi lui répondre. Je lui rappelais qu’il avait promis de vivre encore longtemps pour profiter de ses petits-enfants. Assia, Mia, Baya. Trois perles « données » au « nonno » par Vanessa et Sarah, les filles qu’il a eues avec Marie-Paule. Lui qui, il y a bien longtemps, m’avait dit qu’il ne voulait que des garçons. Il a été servi, le chanteur de « Madame » ! « Elles sont la prunelle de mes yeux. J’en suis gaga. Je ne peux pas leur dire non. Et à mes filles non plus, d’ailleurs ».

Ce mardi 13 juin, il y avait son frère Alessandro qui est âgé d’un an de plus que lui. Il était arrivé le matin de Milan où il habite. Je lui demande pourquoi son frère, qui a été tant aimé et a connu tant de réussite en Belgique, en France, au Québec et au Liban, n’a-t-il pas essayé de s’attaquer à « leur » Italie. « Parce qu’il ne pouvait pas être au four et au moulin. Je suis sûr qu’il aurait percé. Quand on est bon, on est bon », répond l’aîné.

Comme ses parents...

Avant ce 13 juin, j’étais déjà allé voir Claude. Pour recueillir ses impressions, lui qui venait de m’apprendre qu’il n’en avait plus pour longtemps. L’alcool ? On sait qu’il n’en buvait pas avant de devenir célèbre. L’histoire de ce fameux verre bu chez Drucker pour diluer le stress qui le paralysait. « C’était en 1984. Je recevais mon premier album de platine et on m’a proposé ce verre carré. Il devait y avoir un centilitre dedans. Cinq minutes plus tard, je ne comprenais plus rien ». L’alcool ? « Je pensais que j’étais plus fort que lui et c’est devenu une maladie ».

La maladie, le cancer du pancréas ? « Ma mère est morte d’un cancer du foie et elle n’a jamais bu. Mon père est mort d’un cancer du pancréas à 74 ans et il ne buvait qu’un seul verre, le week-end. Je pense que si je n’avais pas bu, je serais quand même mort de ça », me dit-il.

Ses chansons ? « Si je n’avais pas bu, je ne crois pas que j’aurais pu écrire la chanson à ma mère ‘J’veux pas qu’tu partes’. Je n’ai jamais eu de mal à écrire les chansons. Moi, cela venait d’un coup, sans instrument car j’étais archinul en électronique. Parfois, neuf chansons de suite, avec Anne-Marie Gaspard ». Sa préférée ? « J’ai un penchant pour ‘Madame’. Je n’avais pas vendu un disque en 1975. Je l’ai ressorti en 1982 et j’en ai vendu 750.000 ! »

Par quel miracle ? « Cela faisait quatre ans que j’avais arrêté de chanter. J’étais dégoûté. J’avais écrit en 1978 une chanson sur la mort de Claude François. Elle s’appelait ‘Muriel’. Elle pleurait et elle rêvait à sa dernière danse et à ‘Comme d’habitude’, sa chanson préférée. J’ai vendu 300 disques et j’ai décidé d’arrêter ».

Alors, par quel miracle ? « J’étais devenu prof de musique à 19 ans puis directeur artistique chez Vogue, à 23 ans. Je gagnais tout juste ma vie quand j’ai reçu un appel téléphonique. Il était 20h. J’ai entendu : ‘M. Barzotti ? Vous avez un talent fou, vous êtes un génie.’ Je croyais que c’était une blague ». C’était qui ? « L’un des frères Celie, les producteurs de la Danse des canards ».

La jeunesse ? « On n’avait rien au début mais nos parents ont tout donné. Beaucoup plus que je leur ai donné. On n’avait pas un franc belge à l’époque mais je ne regrette rien. Trois fois par semaine, gamin, j’allais répéter avec un orchestre à Haine-Saint-Pierre. J’habitais à Bousval et j’allais en stop. J’ai fait tous les métiers. J’ai réparé des vélos, j’ai même démoli des maisons. Avec les briques de la gare de Bousval que j’avais achetées 32 ou 34.000 francs, j’ai construit ma première maison dans le même village ».

Fait pour rester seul

Les débuts ? « Je me souviens d’avoir gagné le ‘Micro d’Or à Loupoigne. Mon père est venu à pied des usines Henricot à Court-Saint-Étienne car il avait appris que son fils avait gagné. C’était comme si j’avais remporté l’Eurovision. Non, je n’ai aucun regret mais qu’est-ce que j’ai ramé ! »

Les femmes ? Claude les a chantées et beaucoup aimées. « Oui, j’aimais les femmes… mais j’étais fait pour rester seul ». S’il devait changer quelque chose ? « Ma tête », répond-il...

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Il avait décidé de finir ses jours à la maison 

Le compositeur et chanteur belgo-italien s’est éteint ce vendredi à son domicile de Court-Saint-Etienne . Il avait 69 ans. Francesco Barzotti était né le 23 juillet 1953 à Châtelineau. Ses parents avaient quitté l’Italie, alors en crise, à la recherche d’une vie meilleure. Francesco avait 6 ans.

Ses parents vont tout faire pour offrir à leur garçon l’avenir dont il rêvait : accordéon, guitare, académie de musique... « Mes parents m’ont toujours aidé. Mon père travaillait dans les mines, puis aux usines sidérurgiques Émile Henricot. Mes parents ont assisté à mon succès mais ils étaient très discrets. J’ai pu offrir une nouvelle voiture à mon père, une maison à mes parents. »

À 13 ans, en difficulté scolaire, Francesco décide de quitter l’école pour se consacrer entièrement à sa passion, la musique. « À 15 ans, je chantais dans les bals du samedi soir, je touchais 15 € pour 6 h de bal. » Dans les années 70, sous le nom de Claude Barzotti, il enregistre plusieurs 45 tours : « Je n’ai pas oublié », « Ce grand amour » ou « Madame ». Mais le succès n’est pas au rendez-vous.

À 22 ans, deux producteurs de Paris, les frères Celie, l’appellent, se disent amoureux de son style et de sa chanson « Le pauvre vieux » et lui proposent de venir à Paris. « Je n’avais pas d’argent pour y aller. Ils m’ont envoyé le billet de train par la Poste. J’ai enregistré mon premier 33 tours. Il nous restait du temps en studio. Ils m’ont parlé de ‘Madame’, on l’a mis sur le disque et c’est cette chanson qui est à l’origine de tout. Quelques années plus tard, « Le Rital » lui permettra de vendre jusqu’à 28.000 disques par jour ! « Je suis entré dans le Guinness Book ».

« L’alcool m’a bousillé »

Dès 1986, parallèlement à sa carrière de chanteur, Claude Barzotti se lance dans l’immobilier .

« Je faisais visiter les maisons. Les gens étaient surpris que Claude Barzotti leur vende une maison. »

En 2019, Claude entre une dernière fois en studio. Il enregistre 10 nouvelles chansons. Mais aucune maison de disques ne souhaite sortir ce nouvel album intitulé « Un homme ». Il le produit lui-même. 25.000 exemplaires sont pressés. Mais Claude replonge dans l’alcool et n’est pas capable d’assurer les interviews. « J’aurais pu faire une grande carrière. J’ai eu un problème avec l’alcool. Et ça m’a bousillé. J’ai bu jusqu’à six bouteilles de whisky par jour. Je n’ai jamais aimé l’alcool : le whisky c’était pour me défoncer. Je pense que j’étais mal dans ma peau. » Ce dernier album n’a finalement jamais été distribué dans le commerce. Il est toutefois disponible sur les plateformes d’écoute.

Funérailles samedi

Les funérailles de Claude Barzotti auront lieu samedi à 11h à l'église de Tangissart, avant une inhumation au cimetière de Court Saint Etienne.

Claude Barzotti "Le rital" a tiré sa révérence

Le 25/06/2023

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Le compositeur et chanteur belgo-italien souffrait d’un cancer généralisé. Il est décédé chez lui, à Court-Saint-Etienne. On se souviendra notamment de ses deux énormes tubes dans les années ‘80 : « Madame » et « Le rital ».  

 

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Le chanteur de « Madame » voulait finir ses jours chez lui Claude Barzotti était âgé de 69 ans 

NICOLAS DEWAELHEYNS

Le c ompositeur et chanteur belgo-italien Claude Barzotti, connu notamment pour les tubes « Madame » et « Le rital », s’est éteint ce samedi 24 juin à son domicile de Court-Saint-Etienne, à la suite d’un cancer généralisé.  

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Celui qui s’appelait encore Francesco Barzotti était né le 23 juillet 1953 à Châtelineau. Ses parents avaient quitté l’Italie, alors en crise. « Et à deux ans et demi, on est parti en Suisse », racontait-il à André Manoukian sur le plateau de l’émission « La vie secrète des chansons ». Et quelques mois après, la police est venue nous chercher pour nous rapatrier en Italie parce qu’on n’avait pas de passeport. »

Lorsque Francesco fête ses 6 ans, ses parents reviennent en Belgique. « À 6 ans, mes parents m’ont acheté un accordéon ; à 8 ans, une guitare », nous confiait-il en juin 2013. « J’allais à l’académie de musique, je suivais des cours particuliers à Wavre. Je prenais le bus, avec mon papa, de Court-Saint-Etienne à Ottignies ; ensuite, on prenait le train jusqu’à Wavre, et puis, on faisait encore quelques kilomètres à pied. Mes parents m’ont toujours aidé (...) .Ils ont assisté à mon succès, mais ils étaient très discrets. J’ai pu offrir une nouvelle voiture à mon père, une maison à mes parents. »

À 13 ans, en difficulté scolaire, Francesco décide de quitter l’école pour se consacrer entièrement à sa passion, la musique. « J’ai commencé à l’âge de 15 ans, je chantais dans les bals du samedi soir », disait-il en 2013. « Je touchais entre 500 et 600 FB (15 euros) pour six heures de bal. Trois fois par semaine, je faisais du stop de Court-Saint-Etienne à Haine-Saint-Pierre (La Louvière) pour aller répéter avec l’orchestre « I Moretti ». À 18 ans, j’ai été professeur de musique. »

Francesco a aussi été maçon et mécanicien de vélos. « J’ai longtemps ramé ! » Dans les années 70, sous le nom de Claude Barzotti, il enregistre plusieurs 45 tours, mais le succès n’est pas au rendez-vous. « J’ai écrit « Madame » en 1973. La chanson est sortie en 1974 et elle n’a pas marché. (NdlR : elle deviendra un énorme succès quelques années plus tard). En 1978, en hommage à Claude François, j’ai enregistré la chanson « Muriel », je n’ai vendu que 250 disques. J’ai donc décidé d’arrêter ma carrière. En réalité, elle n’avait jamais débuté. »

Mais la chance va finir par lui sourire. Claude Barzotti entre chez Vogue, la maison de disque qui dirigée par Roger Meulemans, d’abord comme représentant, avant de devenir directeur artistique. « J’avais 22 ans ! Un jour, je reçois un coup de téléphone de deux producteurs de Paris (les frères Celie, ndlr). » Les deux producteurs veulent absolument le rencontrer.

le début du succès

Claude Barzotti n’avait pas d’argent, mais convaincus par son talent, les deux producteurs lui envoient le billet de train par la Poste. « J’ai enregistré mon premier 33 tours. Il nous restait du temps en studio. Ils m’ont parlé de « Madame ». Comment connaissaient-ils cette chanson ? Je ne sais pas ! Et j’ai enregistré « Madame », qui se trouve sur le disque. Mais jamais « Madame » n’aurait dû sortir. C’est cette chanson qui est à l’origine de tout. Il m’est arrivé de vendre 11.000 disques de « Madame » en un jour. »

En 1983, Claude Barzotti sort son 2e album studio intitulé « Le rital ». Le texte est signé Anne-Marie Gaspard, une journaliste liégeoise, et la musique Claude Barzotti. « Avec « Le rital », je vendais en moyenne 25.000 disques par jour, je suis entré dans le Guiness Book des records. Un jour, on en a vendu 28.000 ! »

Dès 1986, parallèlement à sa carrière de chanteur, Claude Barzotti assure ses arrières avec une seconde activité: agent immobilier. « Je faisais visiter les maisons. Les gens étaient surpris que Claude Barzotti leur vende une maison. »

En 2019, il entre une dernière fois en studio. Il enregistre 10 nouvelles chansons, mais aucune maison de disques ne veut de ce nouvel album. Alors, il le produit lui-même. 25.000 exemplaires sont pressés. Mais il replonge dans l’alcool et n’est pas capable d’assurer les interviews dans les médias. En novembre 2020, il arrête sa carrière.

Il s’est éteint ce samedi à son domicile de Court-Saint-Etienne, à la suite d’un cancer généralisé. Après plusieurs semaines d’hospitalisation à l’hôpital Erasme de Bruxelles, Claude avait décidé, en mars dernier, de finir ses jours à la maison. Il avait 69 ans.

 

Il était très honnête: « C’est très difficile d’arrêter de boire » 

Claudio barzotti a paris le 18 octobre 2012 a

Nous sommes en 2011. Claude Barzotti sort « Une autre vie », son nouvel album studio, et « C’est mon histoire », un double best-of reprenant 40 de ses plus grandes chansons. Nous sommes le 17 novembre 2011. Il est 15 heures lorsque je le trouve dans la petite maison qu’il habite alors à Court-Saint-Etienne. Claude m’accueille chaleureusement et avec un grand sourire. « Je suis content que tu sois venu ! », me dit-il en me serrant dans ses bras. Je suis moi aussi heureux de le retrouver.

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S’il a le visage bien rasé, Claude a la mine fatiguée et de très petits yeux. Je lui propose de revenir le lendemain, mais il insiste pour que nous restions.

Sur « Une autre vie » figure une chanson qui occupe une place importante dans la vie de Claude Barzotti : « Je reviens d’un voyage ». « Un voyage au pays de l’alcool ! », précise-t-il alors. Si Claude essaie de se persuader en nous disant qu’il a alors arrêté de boire, il n’en demeure pas moins honnête avec nous.

« (...)J’entame une nouvelle vie. J’ai arrêté de boire. J’ai eu beaucoup de problèmes avec l’alcool. J’essaie de tourner la page. Ce n’est pas facile… C’est une maladie très grave. La première chanson de cet album s’appelle « Je reviens d’un voyage ». (Il chante.) « Je reviens d’un très long voyage. J’ai jeté mes bouteilles à la mer. » J’ai jeté mes bouteilles à la mer, mais ce n’est pas facile. C’est la première chanson que j’ai écrite parce que j’ai des problèmes d’alcool, et je ne m’en cache pas. C’est très difficile de s’en sortir. »

« C’était un enfer », nous expliquait-il alors. « C’est très dur de se séparer de l’alcool. Ça a été très difficile. Je ne peux pas dire que je m’en suis sorti. Si je disais ça, je mentirais. J’espère m’en sortir. J’espère… C’est un combat de tous les jours. Quand je me lève le matin, je me dis : Je ne vais pas boire, je ne peux pas boire. Actuellement, ça va presque bien ! » Presque bien… Car Claude a déjà rechuté. Et Claude rechutera encore.

Le 28 juin 2013, à quelques jours de son 60e anniversaire, pour une interview pour « Le Soir magazine » (numéro du 17 juillet 2013), Claude m’ouvre une nouvelle fois son cœur. Je le retrouve dans sa nouvelle maison, la mine détendue, les traits décontractés, avec un magnifique et large sourire.

« douze cures »

« Ça va mieux ! Mais l’alcoolisme est une maladie très grave. Quand un alcoolique dit qu’il ne boit plus, ce sont des paroles d’ivrogne. Ce n’est pas facile de s’en sortir. Moi j’ai tout fait pour arrêter. Douze cures! (...)

Claude ira jusqu’à avaler six bouteilles de whisky par jour. « Comment mon corps a-t-il pu supporter ça ? Personne ne le sait ! » Le pire, c’est que Claude n’a jamais aimé l’alcool. « Le whisky c’était pour me défoncer. Je pense que j’étais mal dans ma peau. J’ai plongé sur un verre, deux… Puis, c’est devenu la bouteille, puis la deuxième… Et les autres ! Le problème est de ne plus savoir s’arrêter. »

Le 1er verre...

« J’ai bu mon premier verre d’alcool à 32 ou 33 ans. On me remettait un Disque de Platine, à Paris, en présence de Michel Drucker. J’étais très timide, je n’osais pas affronter les gens. Un garçon est passé avec un plateau : du jus d’orange, de l’eau et deux whiskys. Sans savoir pourquoi j’ai pris un whisky. Cinq minutes après, je me suis senti bien. J’étais très à l’aise, je parlais avec tout le monde… Je suis tombé dans un piège. L’alcool m’a conduit en enfer. »