Pêchues les idoles ! La quinzaine d'artistes de la tournée « Âge tendre et tête de bois » avaient la patate, hier, au Zenith, sur scène comme en coulisses, et autant que leur public de fidèles. Les deux spectacles de quatre heures ont fait le plein, soit près de dix mille spectateurs venus de loin pour chanter, taper des pieds, frapper des mains et saluer leurs artistes préférés.
« Ringards, dépassés... Nous, on s'en fiche ! Nous sommes fiers d'être nostalgiques », confiait, hier, Yann Hegann, l'ex-animateur d'Europe 1, voué aujourd'hui, aux côtés de Jean Sarrus de l'équipe des Charlots à lancer le début du show. « Le public est heureux de retrouver ses chanteurs d'avant. Si les visages ont changé, pas les voix. » Et d'offrir, c'est vrai, une belle leçon aux jeunes générations !
À l'époque des pattes d'eph'
Les spectateurs ont savouré, eux, un beau voyage dans le temps. « C'est parti pour quatre heures de fête, de chansons, pour revivre nos années de bonheur, du twist des années 1960, à l'époque des pattes d'éléphants jusqu'aux années disco », a lancé Denise Fabre, l'ex-speakerine au sourire et rire communicatif mais prise, hier, d'une extinction de voix. « On revient de croisière. Il y avait beaucoup de clim' », s'est-elle excusée en faisant rire la salle.
Gérard Palaprat, Alain Turban, Michel Orso, Isabelle Aubret, « le Rital » Claude Barzotti, Michèle Torr, Charles Dumont, la bande à Basile, Hervé Vilard, Georgette Lemaire, David Alexandre Winter (le papa d'Ophélie), La Compagnie Créole, Herbert Léonard, Les Forbans, Sheila et même Franck Alamo (en coulisses pour raison de santé). Ils étaient tous là.
Certains sont présents depuis les premières tournées « Âge tendre », et d'autres « petits nouveaux » sont fraîchement débarqués pour cette cinquième saison. Mais tous partagent un public conquis et savourent une recette qui a donné la preuve hier que la nostalgie a encore de beaux jours devant elle.
D'ailleurs, comme un pied de nez aux railleurs, les idoles espèrent bien décrocher en 2011, la Victoire de la musique du meilleur spectacle de variété populaire.
Ambre Mingaz - photo Patrick Blanchard
Var-Matin
Comme chaque année, pour faire patienter le public, y a des chauffeurs de salle connus. Patrick Topaloff n'étant plus là, c'est Jean Sarrus des Charlots qui s'y colle, avec Yann Hegann ex-animateur d'Europe 1 que je ne connaissais pas.
Comme chaque année cela va durer quatre heures avec l'entracte, mais contrairement aux éditions précédentes, j'ai trouvé les effets moins spectaculaires même si la mascotte age tendre est toujours aussi drôle
Gérad Palaprat
ouvre le bal avec "pour la fin du monde, fais moi un signe"
Franck Alamo
qui continue de suivre la tournée se bat toujours contre sa maladie et nous a chantonné "Biche oh ma biche" depuis les coulisses avec beaucoup d'émotion.
Alain Turban le poulbot de Montmartre chante Moulin rougeje ne connaissais pas juste de nom.
Michel Orso
encore, présent depuis les débuts, avec toujours cette patate incroyable, ce plaisir de chanter, ces hommages à Becaud, sa foi en la musique.En enfant de la Provence qui soutient le RCT de Toulon.
Isabelle Aubret,
qui a déjà pour habitude d'interpréter du Ferrat avec grand talent, forcement, quelques semaines après sa mort, c'était encore plus émouvant... Elle était très emue, et a su communiquer cette émotion sincère. Un Zénith debout, à juste raison.
Notre grand Claude Barzotti qui apparaît au milieu de la salle en chantant Aime-moi, quelle surprise de me retrouver face à face avec lui en me retournant sur mon siège
pour le plus rital de la tournée quoi de mieux qu'un medley de chansons italiennes "vado via,madame en italien,che sarra, sur un fond d'extraits du Rital"
Michelle Torr,
c'est très pro et puis en plus de quelques standards (Michèle, emmène-moi danser ce soir ...), elle nous a fait quelque chose que je n'avais encore jamais vu depuis que je vais à des concerts: une chanson à cappella, avec quelques notes de piano derrière... sans micro !! J'avoue que là, elle m'a soufflé. Comme elle a soufflé un Zénith médusé, dans un silence de cathédrale. Respect total, et longue standing ovation ultra méritée.
Charles Dumont qui traverse le temps au travers des différents interprètes de ces chansons (Piaf, Greco,Dalida,Bourvil,Tino Rossi...) apparait derrière le piano blanc
du chef d'orchestre
Guy Matteoni.
Sheila,
rien à redire, toujours pro également et carré, ses danseurs l'accompagnaient, et elle a interprété ses tous premiers classiques comme "L'école est finie" ou "Vous les copains", ainsi qu'un bon medley période disco.
Après l'entracte
La Bande à Basile avec sa "Chenille" remet de l'ambiance
Hervé Villard
nous a sorti brillamment tous ses plus grands classiques, mais le personnage m'est apparu très figé et totalement dans son monde, vraiment étrange, et Georgette Lemaire a fait encore plus fort dans le caractère étrange, avec seulement deux compos.
David Alexandre Winter
de retour, après 30 ans d'exile aux états unis, avec sa "Oh Lady Mary"
La Compagnie Créole est fidèle à elle même, pleine de soleil, de hits indémodables, de rythme, de sourires.
Herbert Léonard
avec son énergie et quelques morceaux pêchus et connus de tous que peuvent être "Puissance et gloire", "Laissez nous rêver", "Quand tu m'aimes" ou "Pour le plaisir" nous ramène à la réalité.
Enfin
les Forbans clôturent le show de manière magistrale, avec un chanteur qui n'a pas changé. Ils entonnent leurs plus grandes chansons pour le plus grand plaisir de tous (enfin les plus âgés je sais pas vraiment, mais pour tous les jeunes et un peu moins jeunes de la soirée, c'est une certitude !), et les refrains restent longtemps après dans la tête ! "Flip flap", "Lève ton ful de là", "Tape des mains", "Oh oh oh", "Chante"... WHAOU ça fait un bien fou tout ca ! Une énergie débordante et une sympathie communicative !
A noter le toujours excellent orchestre de Guy Matteoni, notre pianiste préféré de Toulon Alain Antonelli